Lésion Musculaire
LESIONS MUSCULAIRE AUX ISCHIOS Oct - 2013
Après une première saison de Trail très chargée (239 km de course et 1300 km d’entrainement), une douleur est survenue
un matin au levé, sur la partie postérieure de la cuisse droite. Une sensation d’étirement désagréable, mais pas invalidante
qui arrive alors que la veille c’était repos !!. Ca sent la blessure de fatigue. Le Sparnatrail est dans 20 jours.
Après 3 jours de repos c’est la reprise de la CAP, mais vite stoppée par la douleur. Je m’impose 8 jours de repos, et je
reprends avec une cuissière. La sensibilité est là, mais n’empêche pas la course d’endurance. En revanche s’en est fini des
entrainements
de côte, de fractionné et de seuil.
Le 11 Novembre, le Sparnatrail (58km) se passe sans douleur, mais la sensibilité revient une fois les courbatures passées.
Je rencontre alors le Dr du sport Maryse Dupré, qui m’envoie passer une échographie et un bilan d’hémostase pour éliminer
le risque d’une thrombose veineuse. (dosage des D-Dimères). Pas de problème du côté de l’hémostase.
L’échographie révèle un « Aspect épaissi et feutré de la partie supérieure de l’aponévrose sagittale du semi-tendineux,
en faveur d’une lésion ancienne ou semi-récente ».
Le Dr Maryse, m’invite à un repos de 15 jours et me propose de commencer les soins par des séances de mésothérapie
hebdomadaires afin de faire diminuer l’inflammation au point de la sensibilité. Dans cette indication du traitement de la
douleur musculaire par mésothérapie a pour principe d’injecter l’anti-inflammatoire au strict lieu de la douleur à faible dose.
Ce traitement ciblé permet de limiter la dose médicamenteuse et évite ainsi l’ingestion et la dégradation hépatique.
La sensation de point dure est persistante, Maryse me propose alors de poursuivre par une séance d’onde choc.
Ce traitement, peu répandu, sera réalisé au centre de kinésithérapie avec Antoine Taupin. Ce traitement du point dur a
pour objectif de casser la fibrose suite au non-traitement de la lésion initiale, et qui a engagée une cicatrisation anarchique.
Cette séance sera suivie d’étirements contrôlés pour que les fibres musculaires reprennent leur caractéristique longitudinale
à l’étirement. Ces étirements seront réalisés quotidiennement au saut du lit.
Les séances suivantes permettront de faire travailler les fibres musculaires par électrostimulation sous bandage de
compression. L’électrostimulation permet de provoquer la contraction musculaire à une fréquence contrôlée, tout en limitant
les contraintes musculaires permettant ainsi la détente des fibres musculaires.
Le bandage permet quant à lui de noyer les fibres lésées dans la masse. Ces séances se poursuivent systématiquement par
un travail excentrique des ischios-jambier (IJ) sur la chaise à IJ. Ce travail à pour objectif de renforcer les fibres musculaires
en dirigeant le travail des fibres dans le bon sens.
Les séances de mésothérapies permettent de compléter et de consolider le travail de kinésithérapie.
Durant toute cette période la course à pied continue, mais à allure modérée. Il s’agit uniquement d’entretenir. Pas de travail
spécifique. Course endurance, 1 à 2 sorties (30 min) hebdomadaires et une sortie de Streetstepper à amplitude moyenne.
Tout le travail d’entretien est important durant toute cette période de convalescence afin d’éviter la fonte musculaire.
Le traitement du muscle lésé ne doit pas faire oublier son homologue !!
Cette période a vu l’alternance de périodes sans sensibilité, et des périodes avec retour de cette sensibilité lors de sorties
cap avec du dénivelé ou l’augmentation du rythme de course. Cette période d’avancée et de stop est difficile pour le moral.
Le suivi et le soutien de Maryse et d’Antoine furent très importants pour ne rien lâcher, et aussi accepter ces sensibilités tout
en poursuivant ; ce d’autant plus qu’elles se déplaçaient sur le pourtour du muscle.
Ce travail long et rigoureux de 4 mois, a permis de retrouver 90% de la performance musculaire. Il convient maintenant de
poursuivre la consolidation, en poursuivant les étirements, en poursuivant la montée en charge des entrainements
progressivement, et en accentuant les échauffements.
Le 27 avril, soit 6 mois après la lésion, et 4 mois après le début de la prise en charge, je participai au Trail de
l’Ardéchoise, 37 km D+1700, suivi 3 semaines après du Trail de Guerlédan, 58 km, D+ 2200 et aucune douleur au point de la
lésion. Ca été long, mais cela semble désormais un vieux souvenir, mais une vrai expérience.
Lors de toutes douleurs musculaires persistantes, il convient d’avoir un diagnostic et de mettre en place un traitement
adapté et contrôlé. L’arrêt de la cap n’est pas forcément l’alternative, même si, suite à une lésion, une période de repos
doit être respectée.
Bon à savoir : Les étirements qui provoquent des douleurs signent la présence d’une lésion musculaire. Les étirements dont
l’objectif est l’allongement des fibres musculaire (mon cas), doivent être réalisés le matin au réveil au saut du lit.
Pour les étirements après effort, souvent contreversés, ils ont pour objectif la décontraction musculaire. L’étirement doit
être souple, contrôlé dans l’étirement et non prolongé.
Je remercie le Dr Maryse Dupré, et Mr Antoine Taupin pour la qualité de leur prise en charge et leur soutien. Cet article a
été rédigé avec la collaboration de leur expertise.
Je souhaitai pouvoir vous faire partager cette expérience, pour vous aider à prendre les bonnes décisions après une blessure.
Bien se soigner pour poursuivre le chemin……..
Thierry, Nantes, le 26/05/2013
Date de dernière mise à jour : 2021-07-02 11:23:51
Commentaires
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- 1. Nutrigilet Le 2023-08-24 19:28:03
Un retour d'expérience édifiant sur la récupération après une blessure en Trail. La persévérance, couplée à l'expertise médicale, mène à la résilience. Merci pour ce partage instructif !
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