Grand Raid 2014
Le Grand Raid de La Réunion – 2014
« La Diagonale des Fous » 173 km, D+ 9996 m
Robert Chicaud, Président de l’Association du Grand Raid prend la parole. Il présente le programme de départ des 3 courses,
le Grand Raid, le plus long de l'histoire, la Mascareignes, puis le Bourbon, en soulignant la Fraternité, l’Esprit sportif et
la Folie des 5000 participants à vouloir rejoindre l’arrivée à la Redoute, et ce quelques soit le temps qu’ils mettront.
Il est 22h30 ce jeudi, nos deux Champions, Eddy, Fred partagent le pas de départ avec les plus grandes stars de la disciplines
( François D’Haene, Julien Chorier, Nathalie Mauclair, etc…) et tous les anonymes animés comme eux par la volonté de vivre
une expérience hors du commun.
Alors que la fête commence !
Le récit de cette course de l’association Défis Sport Nature est réalisée au bord et sur les chemins par l’assistance de
l’équipe DSN, qui suivra, encouragera, soutiendra, portera assistance pour que ce Défi aille à son terme.
Brieffing de l’assistance.
Un long brieffing a été réalisé le matin du départ, le tableau de marche est calé et enregistré sur l’informatique, les lieux
d’assistance et les besoins ont été définis, toutes les infos sont prises. Chacun son taff, nous partons chacun de notre bord,
confiant les uns envers les autres, l’expérience va en notre faveur.
Le départ de saint Pierre
Eddy et Fred sont prêts à en découdre avec ce mythe du trail, et à affronter le circuit avec son relief et ses intempéries.
Ils sont 2316 au départ, 48% n’atteindront pas l’arrivée !!!
Allez les gars Go !
Basssin Plat – km 7 ( 559eme) : 23h09
Le départ de saint Pierre est explosif, sur un terrain roulant et une ambiance de feu. Les fauves sont lachés et c’est à
Bassin Plat (km 7) au milieu des champs de cannes, que nous attendons nos égéries. Ils arrivent pile à l’heure, dans
la mélèe ( 559eme). Seul petit bémol Eddy saigne du nez, on verra cela au prochain RDV, que nous fixons à Bérive (km15).
Après avoir joué durant une heure dans le labyrinthe des champs de cannes, nous prenons l’option du Ravito de
Notre Drame de la Paix.
Pas facile la photo dans le noir et avec les frontales
Notre Dame de la Paix – km 25 D+ 1727 ( 706 eme) : 2h36
L’ascension de notre dame marque le début de la réalité du Grand Raid.
Eddy et Fred passent cette première difficulté en évitant l’emballement du début de course, et adoptent un rythme de raison.
Le Ravito est complet et après une courte pause de 15 min ils repartent.
Tous les curseurs sont au vert.
Nous leur souhaitons une bonne ascension des Pitons Sec et Textor, et leur donnons RDV vers 10h30 à Cilaos. Il est temps
pour l’assistance de retourner au camp de base, et de préparer les sacs pour les retrouvailles à Cilaos.
Piton sec - Piton textor Km 40, D+ 862m (584eme): 7h15
La montée de ces deux pitons sans grande difficulté technique leur à tout même proposée pas moins D+ 862 m, et surtout
le début de la pluie, qui les accompagnera jusqu’à Mare à Boue. Une nuit pluvieuse et froide 6°C.
Mare à Boue km 50 (514eme) : 7h09
Après l’escalade à Mare à boue dans des conditions dignent de notre Bretagne, il faut relancer sur les coteaux qui s’avèrent
un obstacle majeur de la course, avant la descente vers Mare à Joseph, dernier pointage avant Cilaos
Mare à joseph Km 61 (539eme) : 10h38
Cilaos Km 65 (505eme) :11h17 (tps de course: 12h48)
La descente vers Cilaos a été rendue difficile par la pluie et le terrain très technique (racine, pierre, boue). Malgré une
concentration nécessaire, les glissades sont au RDV, et ce sont les premières alertes pour Fred (cheville) et Eddy (genou).
L’arrivée sous le soleil à Cilaos entourés de leur famille est d’un grand réconfort après cette première nuit.
Il faut soigner maintenant les bobos, ampoules (4) pour Eddy. C’est avec satisfaction que nous constatons que la forme est
bien là, et surtout que notre plus grande inquiétude est levée : les pieds tiennent (cheville pour Fred) et que les ampoules
plantaires pour Eddy sont mineures.
Refaire le sac , se ravitailler et enfin faire la première sieste (20min) depuis le départ. l’ arrêt sur Cilaos est de 2h10.
Et c’est dans une ambiance champêtre et enthousiaste, proposée par les réunionnais locaux que nous encourageons
nos champions qui se lancent sur la montée du Bloc et du Piton des neiges
Nous reprenons la descente de Cilaos ( 400 virages), pour un retour vers notre base.
Nous ne pourrons les revoir qu’au col du Maïdo, à la sortie du cirque de Mafat. Une longue attente, avec toutes les
incertitudes d’une deuxième nuit passée dehors, commence pour l’assistance. Une nuit passée a attendre les pointages reçus
par SMS et à recalculer l’heure prévisionnelle d’arrivée au Maïdo.
Gite Piton des Neiges km74 D+ 1274m (679eme): 17h37
L’effondrement du sentier du Taïbit a modifié le tracé original, et envoyé les concurrents sur un redémarrage des plus
difficiles au départ de cet havre de repos. La montée du bloc n’est qu’une étape vers les cimes du Piton des Neiges point
de jonction des 3 cirques, et culminant à 3070 m.
Eddy et Fred passent sans grande difficulté ce monument en empruntant les « single » serpentant dans la forêt, et font valoir
leur puissance musculaire. La récompense est au sommet avec cette vue imprenable sur les cirques de la Réunion. La fatigue
n’empêche pas l’émerveillement et le plaisir de se trouver là, à l’approche de cette deuxième nuit.
Le Piton des neige vu du Maido
La descente vers Hellbourg km87 (669eme): 19h51
La descente vers Hellbourg, et l’entrée dans le cirque de Salazie est longue, sur un single sympa, tant que la pluie restent
dans les nuages !!! La lassitude commence, cela fait désormais 21h00 qu’ils sont sur les chemins, le fait d’être tous les deux
est une force, et c’est le moment opportun d’échanger sur autre chose, de sortir son esprits des ornières, des cailloux.
Fred : « - y’ en a marre des caillases !! »
Le poste d’Hellbourg au stade du petit village coloré dédié à l’évènement, propose un bon ravito et une sieste contrôlée et
limitée à 45 min.
Raideur en bambou
C’est le moment de mettre tous ses sens en mode veille, et c’est la deuxième micro-sieste de 20 min.
Puis c’est l’heure de se ravitailler, le prochain ravito est loin, très loin ( 14km, et le temps de ralliement évalué à 5h00),
de se changer et de repartir. Le temps est difficile pluie et 5°C. Les fringues sont déjà trempées et pas d’assistance
possible sur ce point, il faut découper les couvertures de survie pour s’isoler du froid, et remettre les fringues mouillées,
en attendant de retrouver tout le Team DSN au col du Maïdo Le temps complet au poste aura été de 1h50.
Allez Fred, Eddy, c’est reparti
Plaine des Merles km101 D+ 820m (631eme): 1h20
Direction le col des Fourches, avec des franchissements très exigeants, cette montée est vraiment difficile, et la fatigue
est là. Le genou gauche d’ Eddy est devenu très sensible à la flexion, et nécessite d’adapter le pas et le rythme. La montée
a été interminable et c’est avec un certain ouf !! en guise d’encouragement qu’ils rejoignent ce point de ravito au bout
d’un effort non-stop de 5h31 !!!
Et dire que le 1er, François D’Haene a déjà franchi la ligne d’arrivée en 24h24
Il faut faire le plein d’énergie, s’alimenter, se changer, prendre le temps de la récupération.
C’est ici le dernier point accessible, car l’entrée dans le cirque de Mafat et la descente vers Marla signe le non-retour, et
surtout le non-accès. Celui qui s’élance dans le cirque, sauf- gros accident- devra en sortir par ses propres moyens.
(point du règlement)
Cette descente vers Marla est une vraie épreuve dans cette plaine des Tamarins, ou les rochers, les racines affleurantes
rendent la progression complexes et heurtées, ce d’autant plus que les conditions climatiques de la nuit ont accentué les
difficultés du terrain. Une descente prudente pour ne pas prendre de risque pour les chevilles et les genoux, bien négociée
malgré le temps de 1h40 mis pour faire ces 4km, et un gain de 36 places.
Marla km105 (595eme): 4h00
L’arrivée à Marla est un soulagement et est l’occasion de faire un nouvelle micro sieste de 20 min,, de se ravitailler et de
constater que la pluie a enfin cessée.
Si la suite offre un répit de 13km, entre Marla et Roche Plate, il faudra bien gérer ce secteur, car au pied s’élève le second
mythe : le Maido
Du côté de l’assistance, c’est l’attente des pointages SMS, les bonnes nouvelles (ils sont en piste), laissent parfois place à
l’inquiétude ( 2h10 entre Marla et Trois Roche pour 3km sans difficultés majeures et 27 places d’abandonnées). Ce sont ils
arrêtés pour dormir, les conditions sont-elles extrêmes, des blessures entravent elles leur progression ?
Les sacs d’assistance sont prêts et nous attendons le pointage à Roche plate pour prendre le départ.
Roche Plate km114 (597eme): 7h31 (tps de course: 33h01min)
Le téléphone vient de bêler, ils sont à Roche Plate !
Allez tout le monde en voiture, on a 1h pour monter au Maido, et les jours de Raid le stationnement est plus que délicat,
et les PV pas une légende.
Le Maïdo Tête Dur km121 (585eme): 10h18 (tps de course: 35h48min)
La montée de ce mastodonte est dantesque, c’est D+ de 989 m en 6km
sur un chemin terreux, barré par des roches de 1m, et ou affleurent les racines.
Un vrai défi à lui seul !!
Malgré toute les difficultés, ils ont réalisé une belle ascension, voir même une très belle pour Fred
Eddy en délicatesse avec son genou laisse partir Fred, RDV est donné au sommet.
Le Maïdo est désormais effacé, la liasse populaire est bien là, l’assistance vient d’arrivée et va s’occuper de vous,
Bonne sieste les gars(35 min) !!
Après une pause de 1h50, durant laquelle : ils auront pu manger un poulet riz boucané maison, leurs sacs auront été refaits,
les vêtements changés, les blessures pansées, strap du genou gauche, et le profil course revu,
Eddy, et Fred basculent dans le dernier tiers de la course.
L'Assitance en sur le point de ravito Maïdo tête dure
Si Fred pète la forme, Eddy montre des signes de fatigue, mais si le physique semble meurtri, le moral est au beau fixe.
Si l’on excepte le genou, les pieds n’ont pas bougé depuis Cilaos, malgré les mauvaises conditions météo de la nuit et
les descentes qui ont mis les articulations et la peau à rude épreuve.
En route vers sans soucis !!
Et c'est le moment de la remontée pour l'assistance.
Lors de notre remontée vers le haut du Maido, que voyons nous, un Raideur en tongue qui dévalent les pentes en courant
malgré les 121 km de course déjà réalisés. Hallucinant sur ce terrain ou la marche même est difficile,
ils sont fous ces Réunionnais !!!
Sans-Souci Halte là km139 (609eme): 15h39 (tps de course: 41h09min)
A peine les premiers pas, et c’est à nouveau la pluie, invité privilégiée de cette édition.
Cette longue descente sans grande difficulté (particulière) est entrecoupées de petites montées casse-patte, gare à
l’emballement. Cette descente a été bien négociée, si l’on excepte une erreur d’aiguillage de Fred, qui non satisfait de
la distance a rajouté 1 km au parcours !!!
Et au ravito, une surprise !! Une spécialité bretonne : « les crêpes », faut pas rater ça !
Rejoindre l’école de la possession : km152 (575eme): 19h23 (tps de course: 44h53min)
Cette étape facile sur le papier aura vite fait d’aveugler les fous n’ayant pas regarder le road book de prêt. Car si le circuit
passe de 350 m D’alt à Sans-Souci, à 15m à la Possession, cette portion n’est pas une histoire unique de descente, puisque
s’y cache au détour du Chemin Ratineau pas moins de 950m de D+, sans compter les chemins pierreux et les rolling stones !
C’est au crépuscule de cette 3ème nuit qu’ils arrivent. Si Fred arrive tout sourire, il est temps pour Eddy de prendre un peu
de repos à ce ravito de l’école.
Ce sera sieste pour Eddy (35min), et podologie pour Fred
Après 1h10 d’arrêt ils repartent ensemble pour les 20 derniers km, et si sur le profil la bosse parait minime le D+ est bien là,
1234 m, alors pas d’emballement. L’Avantage c’est que ce tronçon est bien connu de l’équipe DSN.
Nous leur donnons RDV à 22h30 à Grande Chaloupe.
Grande Chaloupe : km159 (589eme): 22h24 (tps de course: 47h54min)
Cette portion qui emprunte le chemin des anglais est peu difficile de jour, mais piégeant et usant de nuit par tous les galets
volcaniques avec lequel il a été constitué. Et c’est à l’heure qu’ils arrivent au RDV. Merci messieurs, pour votre ponctualité
car si vous donnez quelques signes de fatigue, la jeune assistance aussi !!
Le chemin des anglais de jour !
Une courte pause et c’est le dernier tronçon et la montée vers Colorado, avant la descente vers la Redoute. RDV est donné
dans 3h30-4h00 au stade de la Redoute à saint Denis.
Courage, les gars, « la bière est à l’arrivée ».
Pour l’assistance, rejoindre le stade, trouver une place pas trop loin, et se ravitailler.
Arrivée stade de la Redoute Saint-Denis: km173
Fred (557): 2h07 et 51h37 de course
Eddy (569): 2h28 et 51h58 de course
La montée de Colorado a été longue et fastidieuse, mais l’arrivée là-haut est aussi le moment d’une grande émotion, car
la ville et le stade qui attend ses fous est juste là en dessous.
Eddy demande à Fred de faire sa descente, lui qui semble infatigable sur cette épreuve.
Et c’est chacun avec leur famille, les larmes aux yeux qu’ils franchiront leur ligne d’arrivée
Bravo à vous deux pour cette performance. Même vécue au bord de la piste, je peux certifier que cette épreuve est
une histoire de Fous. !!!!
Qui veut jouer ?????,
Merci à tous ceux qui par leur soutien ont permis la réalisation de ce projet.
Merci aussi à tous les followers, qui par leur soutien, leur encouragement donnent aux coureurs la force de dépasser
la fatigue, la douleur, et de rejoindre l’arrivée.
A bientôt
Le 25/02/2015
Enfin la vidéo de cette expérience hors norme, ou les émotions se bouculent.....
http:/http://youtu.be/x9DWWueCYhs
Date de dernière mise à jour : 2021-07-02 11:41:29
Commentaires
-
- 1. Francis Le 2014-10-26 09:13:55
Respect ! Bravo les champions et bonne récupération.
Bravo aussi aux suiveurs qui ne doivent pas avoir beaucoup dormis. Bonne fin de vacances.
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